Veuillez prendre connaissance de notre synthèse de ce rapport consultable en intégralité ici : Rapport annuel économique 2024 de l’IEOM Nouvelle-Calédonie
Les principaux indicateurs dans le rouge :
L'indicateur de climat des affaires atteint un plus bas historique au second trimestre 2024 consécutivement aux exactions. Après une nette amélioration en fin de crise COVID, le climat s'est dégradé fin 2023 pour atteindre son plancher en mai 2024. On note une amélioration sur la fin de l'année, sans toutefois retrouver les niveaux d'avant-crise.
Le PIB quant à lui s'oriente vers une chute de l'ordre de 10 à 15 % sur l'année (estimations CEROM), ce qui représente une régression d'une dizaine d'années.
Concernant l'emploi salarié privé, l'IEOM indique la destruction d'environ 11 500 emplois sur un an, notamment en province Nord suite à l'arrêt des activités de KNS.
Enfin, la consommation des ménages affiche un recul annuel de 8 %, face à un indice des prix à la consommation qui progresse d'un point, majoritairement tiré par la hausse des prix de l'alimentation et des services.
Tous les secteurs d'activité en souffrance, en voici les principaux traits saillants :
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Concernant le Nickel, la baisse conjointe de la production (- 50 %) et des cours mondiaux (- 22 %) fait chuter l'activité, accentuant la tendance amorcée fin 2023
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Dans le BTP, de même, on constate une nette baisse de la consommation de ciment, de l'ordre de - 35 %, premier indice de l'activité du secteur.
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Concernant le tourisme, la fréquentation de la destination Nouvelle-Calédonie a été divisée par deux, particulièrement pour les touristes étrangers.
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Agriculture, le secteur montre des signes de résilience avec une hausse de la production aquacole et du taux de couverture du marché local (33 %, + 8 points). On note toutefois une baisse de 10 % des emplois
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Commerce, le secteur subit le recul de la consommation des ménages. Les défaillances d'entreprises restent limitées (en baisse de 40 %), grâce notamment aux mesures de soutien mises en place.
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En matière de santé, la pénurie de personnel soignant s'accentue notamment en médecine spécialisée et hors du Grand Nouméa, avec pour incidence une chute de la capacité d'hospitalisation de - 40 %.
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Concernant les transports, l'IEOM constate une réduction significative des échanges commerciaux internationaux comme locaux, et de l'activité sur tous les modes de transport.
Le financement à la peine :
Le rapport détaille les évolutions du système bancaire et de la politique monétaire. La production de crédits a ainsi été divisée par deux comparativement à 2023. Malgré un assouplissement des taux directeurs, le coût du crédit augmente légèrement, soutenu par la croissance des créances douteuses.
Le nombre de dossiers de surendettement déposés auprès de l'établissement est lui aussi en croissance, porté par la baisse des revenus des ménages.
Des finances publiques qui continuent à se dégrader :
Concernant la dépense publique, l'année 2024 a été marquée par une hausse significative du soutien de l'Etat, qui a ainsi injecté 360 milliards XPF d'aides (dont 30 % d'aides, 50 Mds pour la filière Nickel et 70 Mds en aides exceptionnelles).
Les baisses des recettes fiscales, liée notamment aux baisses de rendement de nombreux prélèvements (TGC, droits de douane, IS, droits d'enregistrement sur transactions immobilières) et sociales (chute des cotisations versées) ont accentué la dégradation des comptes publics, doublant le taux d'endettement de la Nouvelle-Calédonie comparativement à 2023, à 320 % des recettes annuelles. Le fonds de roulement reste lui structurellement très faible, à 11 jours de dépenses, pesant sur les délais de paiement.