Le MEDEF-NC participait au Forum Perspectives du 6 juin 2023, organisé par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Le Forum Perspectives organisé par le Gouvernement a mis en lumière que l'absence de croissance depuis 2017, alors même que les dépenses, notamment sociales, continuaient de croître, avait amené l'économie calédonienne à un état de quasi faillite. Il a également été démontré qu'essayer de sortir de cette situation par une hausse massive des prélèvements obligatoires ne ferait qu'aggraver la situation.

La seule solution viable pour notre économie réside dans un choc de compétitivité entraîné par une baisse du coût du travail via la fiscalisation des cotisations sociales.

 

Documents et présentations des experts durant le Forum Perspectives :

Retrouvez en bas de page à télécharger l'ensemble des 8 présentations faites en séance par le gouvernement et les experts.

 

Dans les media :

DNC - 16/06/2023 - DOSSIER Forum Perspectives - Encourageant ... maintenant, au travail

Légende photo : L'économie a trop longtemps été délaissée au profit de la politique, estime Alexandre Lafleur, du Medef (au centre). «Elle n'est plus au coeur du débat public depuis 2018, on est sur les référendums. Donc, la situation se dégrade.


Les acteurs économiques reconnaissent de bonnes intentions au forum et partagent certaines pistes proposées, comme la baisse des charges sociales. Mais les organisations patronales s'interrogent sur la capacité du gouvernement à mettre en oeuvre les réformes. 

La tenue du forum, sur le principe, fait l'unanimité. "C'est important d'avoir un état clair de la situation économique", estime Bertrand Courte, vice-président du Medef-NC. "Un éclairage plus que nécessaire, ajoute Jean-Marc Burette, secrétaire général de l'Usoenc, afin que tout le monde ait le même niveau d'informations." Et le constat, globalement, est partagé. "Droit dans le mur", "à bout de souffle", "dans une impasse", les mêmes expressions utilisées par l'économiste Olivier Sudrie et le président du gouvernement Louis Mapou sont reprises à l'envie. "Un tableau morose", renchérit Mélanie Atapo, première vice-présidente de l'USTKE. "Si on ne fait rien, c'est la faillite", selon Bertrand Courte. "Le modèle est obsolète, considère Jean-Marc Burette. Il faut le repenser." Oui, mais comment? Les remèdes évoqués font-ils consensus? 

« PAS DE MATRAQUAGE FISCAL »

Ce qui est sûr, c'est que la Nouvelle-Calédonie est trop "dépendante de l'argent extérieur". Principalement des transferts de la Métropole. "Il faut qu'on soit autonome financièrement et penser autrement que par le nickel", pose Mélanie Atapo. En s'appuyant
sur les autres secteurs. "Tourisme, industries locales, agriculture, pêche ... et sur l'économie sociale et solidaire." Qui permettrait d'inclure l'économie informelle et, ainsi, "le maximum de personnes dans la création de richesses", note David Guyenne. 

Pour redémarrer l'économie, Olivier Sudrie propose de diminuer les cotisations sociales afin de baisser le coût du travail, rendre une capacité d'investissement aux entreprises et faire repartir l'activité. "Redonner du pouvoir d'achat par le salaire", une piste  intéressante pour Jean-Marc Burette et Mélanie Atapo. Ce n'est qu'après que la pression fiscale pourra être augmentée. "Il y a besoin d'une relance pour supporter un nouveau modèle fiscal", affirme Alexandre Lafleur. Ce dernier est source d'inquiétude. Car  l'idée est de compenser cette diminution des charges en augmentant la contribution calédonienne de solidarité (CCS) sur les salaires les plus élevés. "Taxer davantage les hauts revenus, c'est une démarche solidaire qui nous parle, soutient Mélanie Atapo. La lutte contre les inégalités nous a interpellés." Sans aller trop vite, prévient David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI). "On est tous d'accord pour des ajustements, mais on doit avoir une trajectoire progressive et non de rupture, sinon on va faire fuir les forces vives. Il ne faut pas de matraquage fiscal."

«FAIRE VENIR DES INVESTISSEURS »

Concernant les autres mesures, il est encore trop tôt pour se prononcer, juge Jean-Marc Burette. "Il faut rentrer plus en profondeur dans les propositions." Mélanie Atapo, elle, déclare que l'USTKE "n'est pas contre revoir l'indexation", également proposée. Et  appuie sur la nécessité de créer de la richesse. "C'est dans le privé qu'elle se constitue, donc c'est à nous de voir comment on peut innover pour en produire." Le sujet de l'attractivité est le grand oublié du forum, regrette Bertrand Courte. "Cela n'a pas été abordé, c'est dommage. La Nouvelle-Calédonie perd des gens. Or, il y a nécessité à les faire revenir. Ils représentent des compétences, des consommateurs." Et, souligne David Guyenne, "moins de recettes perdues. Si ces personnes restaient, cela suffirait quasiment à équilibrer les comptes sociaux. Moins de départs égale moins d'endettement".

Rendre le territoire attractif permettrait de "redémarrer l'économie et faire venir des investisseurs", poursuit Jean-Marc Burette. Le point de "vigilance principal", d'après le Medef, réside désormais dans la capacité du gouvernement à mener à bien ces réformes. "Dans les grandes lignes, on est en phase, commente Alexandre Lafleur. La question, c'est si cela sera suivi d'effets au Congrès. Que l'on soit d'accord ou non sur ce qui a été dit, Olivier Sudrie a insisté, il y a une temporalité qui doit être précise. On est dans l'expectative sur l'après et le calendrier." Le gouvernement annonce l'instauration d'un groupe de travail. Organisations patronales et syndicats assurent vouloir y participer.

DNC - Anne-Claire Pophillat.

 

Plombée par un modèle économique "à bout de souffle", comment la Calédonie peut-elle se réinventer? - Nouvelle-Calédonie la 1ère (08/05/2023 francetvinfo.fr)

Le modèle économique de la Nouvelle-Calédonie est en souffrance. Le gouvernement a réuni, mardi 6 juin 2023, près de 250 personnes du monde économique, politique et syndical et de la société civile pour en discuter. Quels leviers actionner pour redresser la barre ?

>> la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/plombee-par-un-modele-economique-a-bout-de-souffle-comment-la-caledonie-peut-elle-se-reinventer-1403402.html <<

 

Bertrand COURTE, Le Vice-Président du MEDEF-NC était interrogé sur NC La 1ère Radio :

 

Olivier SUDRIE, invité du journal TV NC La 1ère

 

 

Made In : Le nouveau modèle économique reçoit un accueil mitigé 14/06/2023

Le gouvernement a organisé le 6 juin dernier, le forum Perspectives destiné à tracer le chemin de sortie de la dépendance au nickel et à la dépense publique. Pour relancer la croissance, l’économiste Olivier Sudrie propose de baisser fortement les cotisations sociales, et de financer désormais la protection sociale par l’impôt. Cette orientation est celle défendue par les organisations patronales, qui affichent toutefois des doutes.

La Nouvelle-Calédonie est trop dépendante des cours du nickel. Elle est « accro » à la dépense publique en général et à celle de l’État en particulier (environ 140 milliards de francs par an), dont l’effet multiplicateur est freiné par les inégalités. Les comptes sociaux sont exsangues. Le Territoire est endetté de près de 80 milliards de francs, en grande partie en raison de la crise Covid.

La trajectoire est « insoutenable », le modèle économique est « à bout de souffle », insiste Louis Mapou. Le président du gouvernement avait donné « carte blanche » à Olivier Sudrie, conseiller des gouvernements successifs de la Nouvelle-Calédonie, pour tracer le chemin de la sortie de crise à partir de deux objectifs : une croissance plus forte et un meilleur partage des richesses. « Souvent, on oppose les deux, constate Louis Mapou, mais la lutte contre les inégalités devient un moteur de croissance. »

MOINS DE COTISATIONS, PLUS D’IMPÔTS

Pour atteindre une croissance durablement supérieure à 3 % par an, Olivier Sudrie prône une réforme des prélèvements obligatoires. À long terme, il envisage une baisse drastique des cotisations sociales (-82 milliards par an) pour augmenter le revenu disponible des ménages, des entreprises et des administrations. La protection sociale serait principalement financée par 66 milliards d’impôts directs et progressifs prélevés sur les 40 % de ménages les plus aisés.

DÉSINDEXATION, OUVERTURE À LA CONCURRENCE, RSA...

Évoquée cent fois, la désindexation des fonctionnaires d’État est remise sur le tapis par Olivier Sudrie. Il y voit un moyen de « diminuer le coût de production des services publics », de stopper la « contagion » qui pousse le secteur privé à s’aligner pour pouvoir attirer les travailleurs qualifiés, et enfin de faire pression sur les prix à la consommation en réduisant la « forte disposition à payer des ménages les plus aisés ».

La structure « oligopolistique » de l’économie calédonienne est également jugée responsable de la vie chère. L’Autorité de la concurrence est appelée à jouer un rôle « central » pour secouer une compétition « peu farouche », trop abritée derrière les protections de marché. Olivier Sudrie compte sur l’augmentation de la compétitivité, notamment issue de la baisse des cotisations sociales, pour donner aux entreprises locales les moyens d’affronter la concurrence extérieure.

LES BASES DU NOUVEAU MODÈLE JETÉES D’ICI LA FIN DE L’ANNÉE

Pour « renforcer l’inclusion sociale » par le développement de l’économie sociale et solidaire, un Revenu d’activité solidaire, équivalent du RSA national, serait mis en place pour favoriser l’emploi (6 milliards).

Le nouveau modèle économique est une affaire de long terme. « La Nouvelle-Calédonie n’a pas besoin de décisions qui nous amènent à des situations de rupture », insiste Louis Mapou, à l’unisson d’Olivier Sudrie, pour qui « il faut y aller de manière graduelle, mais ne pas faire demi-tour ». D’ici la fin de l’année, le président conduira le travail destiné à « asseoir le nouveau modèle économique ».

LES PATRONS GLOBALEMENT D’ACCORD...

Financer la Cafat par l’impôt plutôt que par les cotisations sociales plaît évidemment aux organisations patronales : le passage d’un modèle bismarckien à un modèle beveridgien est le cœur du projet économique de NC Eco, publié en 2021. « Ce serait une manière de sortir par le haut de l’impasse dans laquelle nous sommes », salue Cédric Faivre, délégué général du Medef. Eric Chevrot, secrétaire de la Finc, est « globalement d’accord » avec le plan déroulé par Olivier Sudrie.

… MAIS INQUIETS SUR PLUSIEURS POINTS

Chacun affiche de fortes réserves. Cédric Faivre voudrait des garanties sur le calendrier d’application. Et surtout, « on voudrait être certain qu’il n’y aura pas de hausse des prélèvements obligatoires avant cela. Quid de la réforme du Ruamm de L’Éveil océanien ? Quid du plan triennal de réforme fiscale présentée par Gilbert Tyuienon ? » Mardi 6 juin, Louis Mapou n’a nullement évoqué un abandon.

Pour Éric Chevrot, le plan est « très antinomique » sur la question de la production locale. « D’un côté, on insiste sur le fait que la mine ne suffit plus. Et en même temps, on nous dit qu’il faut renforcer la concurrence en baissant les taxes à l’importation. Je ne comprends pas. Comment peut-on dire que la production locale est responsable de la vie chère alors que l’immense majorité des produits sont importés ? » Il fustige un modèle « libéral ». Sur l’augmentation des impôts pour les ménages « aisés », il attend une clarification. « Qu’appelle-t-on hauts revenus ? Cela mériterait d’être précisé », estime le secrétaire de la Finc qui ne comprend pas la définition de la pauvreté retenue par l’Isee. « On nous dit qu’avec 90 000 francs de revenus, on est pauvre. Mais selon que l’on habite en tribu ou en ville, les besoins monétaires sont très différents. »

Gilles Caprais - Journaliste

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MEDEF NC

Éric Dinahet
Chargé de l'économie et de la fiscalité