Comment ça marche ?
Retrouvez dans ce Dossier, les podcasts, déclarations officielles du MEDEF Nouvelle-Calédonie et citations médiatiques, au 1er trimestre trimestre 2025
Pour l'historique consultez ces dossiers :
Le MEDEF-NC dans les medias au 1er trimestre 2025
Le MEDEF-NC dans les medias au 4ème trimestre 2024
Le MEDEF-NC dans les medias au 3ème trimestre 2024
Le MEDEF-NC dans les medias au 2nd trimestre 2024
Le MEDEF-NC dans les medias au 1er trimestre 2024
Mimsy Daly : « Dans une démocratie, le rôle de la société civile est fondamental » – DNC.NC
DNC : Comment qualifieriez-vous la situation économique un an après les émeutes ?
Mimsy Daly : La situation reste très précaire, avec de nombreux emplois et entreprises détruits. Et ce qui reste est fragile. En 2025, la fin des dispositifs de soutien pourrait entraîner de nouvelles défaillances. Toutefois, certains indicateurs se stabilisent. On n’a pas d’explosion par exemple de créances douteuses ou de défaillances bancaires. En revanche, la reprise tarde, les chantiers de reconstruction publics et privés n’ont pas commencé.
Comment se portent les entreprises ?
Plus de 1 000 entreprises et patentes ont fermé. Les liquidations continuent à un rythme de 20 à 30 par mois.
Le budget primitif 2025 de la Nouvelle- Calédonie est-il rassurant ?
C’est un exercice difficile. Mais on a deux points d’alerte. Tout d’abord, la formation professionnelle qui est la grande oubliée et notamment l’alternance, la formation des apprentis. On considère que c’est un domaine de vigilance extrême parce qu’il concerne notre jeunesse, c’est un enjeu social. Les entreprises sont prêtes à accueillir des apprentis, encore faut-il que la collectivité joue son rôle, que la formation redevienne une priorité de nos pouvoirs publics.
Ensuite, l’équilibre entre investissement et fonctionnement est préoccupant, avec un très faible investissement public et des frais de fonctionnement considérables. Si on note des efforts de maîtrise de la dépense publique, cela n’est pas suffisant.
Avez-vous ainsi interpellé les pouvoirs publics ?
Oui, via une note, car ces questions ne sont pas abordées dans les discussions sur l’avenir institutionnel. Le coût des futures institutions doit être évalué, ainsi que la capacité de la Nouvelle-Calédonie et des Calédoniens à les financer. Pour le monde économique, c’est une question fondamentale. Le budget 2025 a été construit sous une pression maximale. Pour autant, il faut se projeter vers l’avenir et nous pensons absolument nécessaire de définir ce qu’on va être en mesure de financer : compétences, institutions, niveau de fonction publique…
Les conditions du prêt AFD sont-elles excessives ?
On aurait préféré, comme tout le monde, une subvention. Mais la question reste celle des réformes nécessaires. La Nouvelle- Calédonie a eu recours à ces financements parce qu’elle était déjà en difficulté financière malgré un grand niveau d’autonomie. C’est pour cela qu’on recentre le débat sur quelles institutions, quels modèles, à quel coût, et cela passe par une réflexion sur le coût de la fonction publique.
Les réformes exigées par l’État sont-elles réalisables ? Les prochaines élections peuvent-elles les empêcher ?
Le calendrier politique a un impact, mais il est essentiel de réformer la fiscalité et d’optimiser l’efficacité du système. Nous disons qu’il est possible de réformer notre fiscalité, en optimisant son efficacité, sans pour autant peser sur le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
Les charges qui pèsent sur le travail (charges patronales et salariales) sont la principale source de financement de nos dispositifs sociaux, alors que la Nouvelle-Calédonie a un taux d’emploi qui est particulièrement faible. Cela ne peut pas fonctionner, d’autant que plus de 10 000 emplois privés viennent d’être détruits. Nos comptes sociaux sont donc en faillite.
Il va falloir travailler sur d’autres leviers : la consommation, un niveau d’impôt sur le revenu revu, et prélevé à la source, mais également une progressivité à réévaluer pour que tout le monde contribue à la hauteur de ses moyens. Il nous faut un système fiscal à la fois plus simple avec des assiettes plus larges et des taux réduits. Nous considérons que nous pourrons alors probablement relancer la consommation. Un des enjeux est la revalorisation des bas salaires. Et l’alpha et l’oméga, ce sera la réduction de la dépense publique. Ce n’est pas qu’une question d’impôts. C’est surtout une question de dépense.
L’alpha et l’oméga, ce sera la réduction de la dépense publique. Ce n’est pas qu’une question d’impôts. C’est surtout une question de dépense.
La prolongation du chômage partiel jusqu’à fin juin est-elle suffisante ?
Les discussions se mènent ici désormais avec le gouvernement pour trouver des solutions dès juin incitant à la reprise de l’emploi, comme une prime à l’activité minimale et une incitation à l’embauche par la suppression des charges patronales pendant une durée limitée. Nous demandons aussi un renforcement assez considérable des dispositifs de suivi des chômeurs.
Aujourd’hui avec la très forte hausse du nombre de sans-emplois, les entreprises ont besoin d’avoir un guichet unique pour recruter. Et il faut un suivi quasiment individualisé de ces parcours. Nous avançons aussi avec les syndicats de salariés sur les abandons de poste, les délais de licenciement économique…
Où en est le fonds de solidarité de l’État ?
Le fonds a été rallongé sur les dossiers au « cas par cas » et les derniers versements devraient être traités fin avril et effectués au plus tard d’ici mi-mai. Nous regrettons toutefois que nos demandes concernant les travailleurs indépendants n’aient pas été entendues. Rappelons ainsi que les travailleurs ne bénéficient plus d’aucune aide depuis août 2024. Ils sont en grande souffrance, dans le BTP, le commerce, les services à la personne, l’artisanat, la culture. La réponse des pouvoirs publics est de les orienter vers les collectivités locales, mais sans reprise économique, ces secteurs resteront durablement impactés.
Le Medef national vous soutient-il ?
Oui. Patrick Martin, président du Medef, rencontre cette semaine le cabinet de François Bayrou. La Nouvelle-Calédonie sera à l’ordre du jour.
Le lancement de la reconstruction des bâtiments publics apportera-t-il un nouveau souffle ? Sous quel calendrier ?
Nous avons longtemps été dans l’attente du vote du budget 2025. Aujourd’hui, près de 3,6 milliards ont déjà été versés par l’État pour financer les acomptes à destination des projets publics et sont donc disponibles immédiatement pour les collectivités. Actuellement, 56 projets ont été identifiés parmi ceux potentiellement éligibles à la reconstruction, c’est-à-dire les bâtiments publics détruits. La liste a été élargie à l’éclairage public, aux voiries et à la vidéosurveillance. C’est maintenant aux collectivités de faire des demandes complètes de subvention. À ce jour 35 ont été déposées. Néanmoins, aucun projet n’a réellement démarré et c’est ce qui conditionne le déblocage des fonds.
Il y a une véritable urgence à ce niveau car nous perdons chaque jour des compétences et des entreprises dans le secteur du BTP. Et c’est un fait : les cabinets d’architectes et les bureaux d’études, les premiers interlocuteurs, n’ont pas encore été sollicités sur ces projets. Le CFA par exemple (Centre de formation de l’artisanat) est un des projets les plus emblématiques. Mais on attend que la demande de subvention soit déposée. Dans la mesure où aucun budget n’a été voté pour son fonctionnement, nous sommes très inquiets.
Les assureurs sont-ils à jour pour le versement des indemnités ?
Au 21 janvier 2025, des indemnités ont été versées pour 79 % des sinistres déclarés pour un montant de 238,6 millions d’euros, sur le milliard d’euros estimés, soit +17 millions d’euros par rapport au 10 janvier. Les choses avancent mais certains dossiers restent en suspens, notamment sur les montants les plus élevés.
Manuel Valls avait annoncé la nomination d’un médiateur. Est-ce le cas ?
Un médiateur a bien été nommé à Bercy pour faciliter les discussions sur les gros dossiers d’assurance. Il a permis un aplanissement des conditions de déblocage de la perte d’exploitation par exemple. On a perdu du temps au moment de la transition du gouvernement, mais Bercy est bien mobilisé avec des interlocuteurs dédiés.
Voyez-vous une mise en place d’un mécanisme public de réassurance du risque émeutes ?
C’est un enjeu majeur. Il freine les chefs d’entreprise dans leurs perspectives, leur prise de risque, leur accès au financement. Un projet de fonds de garantie est suivi par le Trésor et l’État, mais il ne verra pas le jour avant le plan de finances 2026. En attendant, il faut trouver des solutions de réassurance adaptées aux circonstances difficiles.
Le Medef a porté le dossier de la défiscalisation des friches commerciales. De quoi s’agit-il ?
Il y a un alignement politique, mais les discussions sont encore en cours avec Bercy sur la rédaction. Ce dispositif permettra aux commerces sinistrés de bénéficier des mêmes opportunités que l’industrie pour reconstruire. Il faudra un vote à l’Assemblée, probablement dans le PLF 2026, mais l’objectif est de trouver un calendrier législatif pour le faire avant la fin de l’année. C’est une excellente nouvelle pour la reconstruction.
Les banques ont-elles joué le jeu ?
Oui, au démarrage avec les reports d’échéance. Aujourd’hui, elles sont sur du cas par cas. Leur soutien est toujours essentiel, car une faillite n’est bonne pour personne. Le Sogefom et l’IEOM ont également joué leur rôle en refinançant la place bancaire calédonienne. Le niveau de risque n’est plus du tout le même, mais il est crucial de maintenir le système à flot.
Est-on dans une crise sociale ?
Oui, nous traversons une crise sociale profonde. Il y a eu des départs et des pertes d’emploi sans perspective immédiate de reprise. Les dispositifs d’aide sociale sont pour la plupart supprimés. Le pouvoir d’achat des Calédoniens est très durement impacté. La Calédonie conserve un vrai potentiel mais on est encore loin de la relance.
Quelles conséquences voyez-vous aux droits de douane décrétés par les États-Unis ?
Les exportations de la Nouvelle-Calédonie vers les États-Unis sont marginales. Maintenant, est-ce que cette nouvelle donne va changer quelque chose ? Il faut absolument l’étudier. On peut travailler sur la façon dont on pourrait utiliser cette situation à notre avantage dans le secteur de la pêche par exemple.
Comment se positionne NC ÉCO dans les discussions sur la reconstruction et l’avenir institutionnel ?
NC ÉCO a depuis le début porté des contributions. Et là, je veux vraiment réagir aux propos du député Metzdorf [NDLR, dimanche 6 avril au JT de NC La 1ère] qui m’ont choquée. Dans une démocratie, le rôle de la société civile est fondamental. C’est un contre-pouvoir, mais il ne faut pas le voir de façon négative, ni comme une menace.
La société civile, c’est un regard qui peut être critique, mais aussi constructif, et c’est une expression de la diversité sociale. NC ÉCO en fait partie, comme le tissu associatif calédonien dans son ensemble. C’est une richesse pour la Nouvelle-Calédonie. La mobilisation citoyenne est le signe d’une démocratie vivace. Surtout à l’heure où les élections et le suffrage universel rassemblent si peu en réalité. Nous avons posé sur la table un certain nombre de contributions d’ordre économique, mais aussi dans le débat institutionnel, car nous avons considéré unanimement que c’est aussi notre responsabilité.
Si la société civile n’est pas écoutée, l’échec est-il prévisible ?
Je suis parfaitement consciente de la difficulté de l’exercice, de ce que les élus sont en train de négocier. Pour autant, refuser la contribution, ou en tout cas exclure le fait de pouvoir la prendre en compte, me semble être une erreur. L’adhésion doit être large, et cela passe par un dialogue ouvert et une prise en compte des enjeux économiques et sociaux.
Croyez-vous à un accord global ?
Je l’espère, mais j’espère surtout que cet accord global sera le fruit d’une réflexion la plus large possible, la plus inclusive possible et qu’il permettra de poser les bases d’une véritable reprise économique et sociale.
Propos recueillis par Chloé Maingourd et Yann Mainguet
Très chers fonctionnaires | Actu NC 09/04/2025
Très chers fonctionnaires | Actu NC 09/04/2025
Si le secteur privé reste le premier pourvoyeur d’emplois salariés en Nouvelle-Calédonie, le secteur public* occupe pour sa part une belle… mais chère place.
Si les fonctionnaires et salariés de la fonction publique sont fortement contributeurs au dynamisme du tissu économique, ils coûtent cher à la collectivité, et donc au contribuable. Plus que leur nombre, il y a leur poids. Car avec près de 100 fonctionnaires pour 1 000 habitants, le territoire accuse un taux d’administration élevé par rapport à la moyenne des régions françaises. En 2020, ils représentaient 25,6 % de l’emploi total (hors militaires) du territoire. À titre de comparaison, en France, ce taux est de 18,9 % (chiffres 2021).
Des salaires 48 % supérieurs à ceux du privé
Or, cette masse salariale s’avère fortement consommatrice en salaires, puisque le salaire moyen net mensuel dans le public est en moyenne 48 % supérieur à celui du privé. Selon la synthèse annuelle des salaires 2020 à 2022 de l’ISEE, le salaire public net mensuel moyen s’élevait à 445 000 francs contre 299 000 francs dans le privé. « Le salaire médian public, lui, est à 361 000 francs. C’est 77 % de plus que dans le privé (203 000 francs) », selon Mimsy Daly, présidente du Medef NC, vent debout contre la surreprésentation du secteur public. Même les salariés les mieux payés du public sont mieux payés que les salariés les mieux payés du privé.
Selon une étude de l’ISEE de 2022, les salariés du public les mieux payés gagnent 55 % de plus que leurs homologues les mieux payés du privé (700 000 francs versus 451 000).
Pourquoi un tel écart ? En moyenne plus qualifiés, les emplois du secteur public demeurent mieux rémunérés que ceux du privé. De fait, la moitié des emplois du secteur public relèvent des CSP cadres, professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires. Alors que dans le privé, ce sont les employés qui sont majoritaires (62 %). À cela s’ajoute le fait que les salaires ont moins progressé dans le privé que le public : en six ans, les rémunérations du secteur privé ont augmenté de 1,2 % (soit +0,2 % par an) contre +2,9 % dans le secteur public (+0,5 % par an), révélait l’ISEE en 2023.
Indexations
Mais ce qui fait surtout grimper la facture, c’est que les fonctionnaires bénéficient de surrémunérations spécifiques à l’Outre-mer. En Nouvelle-Calédonie, un fonctionnaire perçoit un salaire 73 % (Grand Nouméa) à 94 % (hors Nouméa et îles) plus élevé que dans l’Hexagone. À cela s’ajoutent, pour les fonctionnaires d’État, une indemnité d’éloignement, une prime d’installation et des jours de vacances supplémentaires. Des avantages qui font l’objet de vives critiques. L’indexation, plus particulièrement, est dans le collimateur de la Cour des comptes qui juge le système coûteux, « à bout de souffle » et à l’efficacité douteuse. Rappelons que ce dispositif, en place depuis 50 ans et jamais réformé, vise à attirer les fonctionnaires loin de la métropole et à compenser la cherté de la vie Outre-mer. Autres avantages à travailler dans la fonction publique, l’emploi à vie bien sûr, mais aussi les jours de congé, les jours de carence maladie, l’indemnisation en cas d’invalidité, ou encore les pensions de retraite, largement plus conséquents dans le public que dans le privé.
Si les fonctionnaires contribuent de manière conséquente à la consommation en Nouvelle-Calédonie, la surrémunération du secteur public a toutefois plusieurs effets pervers. D’une part, elle entraîne une inflation des prix des biens et services, rendant la vie plus chère pour l’ensemble des habitants. D’autre part, elle pèse lourdement sur les finances publiques, alors que la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui dans une situation financière fragile, et qu’elle évite aujourd’hui la cessation de paiement uniquement grâce à l’aide de l’État.
Mieux payés que les fonctionnaires polynésiens
Si on opère une comparaison, les fonctionnaires calédoniens sont même bien mieux payés que les fonctionnaires polynésiens. Leur salaire moyen est 45 % plus élevé (chiffre 2018) que celui de leurs confrères. « C’est l’héritage direct de nos institutions et de la superposition des strates », commente Mimsy Daly, qui dénonce une administration « pléthorique » en Nouvelle-Calédonie. Les derniers chiffres font état de 6 000 fonctionnaires de plus localement qu’en Polynésie française pour une population équivalente. La masse salariale du public représente 25,6 % de l’emploi en Nouvelle-Calédonie. « On explose tous les records en la matière. Et donc c’est un enjeu pour la Nouvelle-Calédonie pour l’avenir. Aujourd’hui, confrontés à la crise qu’on vit actuellement, le sujet de la rémunération de la fonction publique et du nombre d’agents va être absolument vital. Le moins 1 %, c’est bien, c’est louable, mais ce n’est pas assez », déplore la présidente du Medef, qui prône une contraction plus drastique de la masse salariale du public et des grilles de rémunération.
Contenir la masse salariale
Le gouvernement a effectivement revu à la baisse son objectif de réduction de la masse salariale, de 5 % à 1 %. Pour y parvenir, il préconise un gel des avancements pour la période de juin 2025 à mai 2027 pour tous les agents publics du territoire et la suppression d’un certain nombre de postes au sein de la collectivité Nouvelle-Calédonie. Sont concernés les agents fonctionnaires, les agents contractuels, les grilles fonctionnelles (emplois fonctionnels) et celles des collaborateurs, détaille la Fédération des fonctionnaires sur sa page Facebook. Seul le personnel de santé est exclu de cette mesure « avec les risques réglementaires encourus », selon la Fédé. En revanche, le gouvernement ne touchera pas à la rémunération des fonctionnaires, pour préserver dans cette période délicate le pouvoir d’achat des familles calédoniennes et celui des retraités. Selon la Fédé, « aucune autre piste n’est envisagée, ni la dépense fiscale ou sociale (exonérations, niches fiscales et autres…) ni les dépenses fonctionnelles ne sont abordées ».
Le coût du secteur public
Là encore, les chiffres récents font défaut. On sait seulement que les fonctionnaires continuent de peser sur les finances publiques. Avec ses quelque 22 000 émissaires, notre secteur public engloutit à lui seul 187 milliards de francs par an en salaires (données ISEE 2017), soit 36 % de la dépense publique. La part consacrée au fonctionnement de l’administration atteint 20 % du PIB, soit presque le double de celle observée en métropole. Un score qui n’est pas loin de constituer un record. Plus élevé encore que celui des champions du monde de la présence étatique que sont le Danemark (17 % du PIB), la Suède (16 %) ou encore la France métropolitaine (12,3 %). Alors, si on le compare aux 10 % de l’Australie, aux 7 % de l’Allemagne ou encore aux 6 % du Japon… le niveau est absolument « hors normes » internationales. Or, la Nouvelle-Calédonie n’est pas près de perdre son avance, car la facture ne cesse de grimper : entre 2007 et 2017, les dépenses salariales du secteur public, pour ne citer qu’elles, ont augmenté de 28 %.
L’absence de chiffres récents
L’ISEE n’a pas communiqué de statistiques récentes sur l’emploi public. Les dernières données officielles remontent au 2e trimestre 2020, où il est fait état de 22 368 personnes dans le secteur public (hors militaires), dont 8 900 contractuels, 10 000 fonctionnaires de Nouvelle-Calédonie et 3 300 fonctionnaires d’État. Dans le dernier débat d’orientation budgétaire 2025-2027, le chiffre de 19 302 fonctionnaires et contractuels hors OPT (1 000 personnes) et hors État a été avancé.
* Le secteur public calédonien regroupe les sous-secteurs de l’administration de l’État (composés des services de l’État et de ses établissements publics), de l’administration de la Nouvelle-Calédonie (y compris ses établissements publics), de l’administration provinciale (les trois provinces et leurs établissements publics), de l’administration des 33 communes (et de leurs établissements publics), des organismes de couverture sociale (y compris les établissements hospitaliers) et des établissements d’enseignement privé sous contrat.
Le Medef souhaite réduire drastiquement la dépense publique
L’organisation patronale est formelle : « La situation de la Nouvelle-Calédonie ne lui laisse pas d’autre alternative que de réduire drastiquement sa dépense publique », alors que celle-ci représente environ 55 % du PIB depuis 20 ans. Le tout pour une administration « peu efficace ». Priorité des patrons : ramener les dépenses de fonctionnement du secteur public de 20 % à 12 % du PIB en cinq ans, soit un gain de 80 milliards de francs. Pour y parvenir, le Medef propose entre autres de passer de 21 000 à 14 000 fonctionnaires en cinq ans, de désindexer progressivement les salaires des fonctionnaires territoriaux ou encore de réduire à deux le nombre de strates institutionnelles locales. Il est aussi question de « restituer ou déléguer à l’État des compétences non exercées ou mal exercées » comme le droit civil, le droit des assurances ou encore la sécurité civile, ou encore de mettre en place des mécanismes d’évaluation des politiques publiques.
Dépenses publiques : un gouffre sans fond
Les dépenses salariales du secteur public ne sont pas les seules à augmenter. Depuis toujours, la Nouvelle-Calédonie n’a cessé de s’engager dans une augmentation maladive de ses dépenses publiques et ce, sans parvenir à améliorer sa croissance et son tissu social dans les mêmes proportions. Entre 2007 et 2017, les dépenses du secteur public ont progressé de 45 % contre 27 % seulement pour le PIB en valeur (augmenté de l’inflation). Ces dépenses ont donc augmenté plus vite que la richesse créée sur le Caillou.

Ces chiffres qui en disent long sur l’omniprésence du public
100 agents publics pour 1 000 habitants
Le Caillou accuse un taux d’administration élevé par rapport à la moyenne des régions françaises (80 pour 1000).
Près d’1 salarié sur 3 est fonctionnaire
En 2017, le secteur public calédonien employait 26 712 fonctionnaires et contractuels (contre 65 703 salariés du privé), soit 29 % de l’emploi salarié et 23 % de l’emploi total. 24 % étaient employés par l’État, 35 % par la fonction publique locale (territoriale et communale), tandis que les contractuels représentaient 40 % (source IEOM, rapport annuel 2018). Entre 2013 et 2022, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 15 %.
Pléthore d’entités publiques
L’administration du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est composée de 30 directions et services, mais aussi de 28 établissements publics. Les directions sont tout aussi nombreuses dans chacune des provinces (13 en province Sud, 9 en province Nord, 15 en province des îles) auxquelles s’ajoutent une multitude de SEM (sociétés d’économie mixte).
4 fois plus de fonctionnaires provinciaux par habitant dans les Îles que dans le Sud
Dans son rapport, la Chambre territoriale des comptes fait état de 830 emplois publics à la province des Îles. La province Sud emploie quant à elle 2 243 agents dont 997 enseignants, selon Philippe Blaise, le 1er vice-président de la province Sud. Soit en province des Îles un fonctionnaire provincial pour 21 habitants, contre un fonctionnaire provincial pour 89 habitants en province Sud, selon ses calculs.
Le MEDEF-NC partenaire de la délégation calédonienne à VIVATECH 2025 - 04/04/2025
- Huit entreprises calédoniennes au salon VivaTech à Paris | Les Nouvelles Calédoniennes 04/04/2025
- 8 startups calédoniennes au salon Viva Tech | Radio Rythme Bleu 04/04/2025
- Huit startups calédoniennes à Vivatech 2025 - La Voix du Caillou 04/04/2025
- VivaTech 2025 : huit entreprises calédoniennes sélectionnées | Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
- 8 STARTUPS CALÉDONIENNES AU SALON VIVATECH | MEDEF NC
JT NC La 1ère du 2 avril : Le monde économique s'exprime au départ du Ministre Emanuel Valls
Retrouvez l'intervention de la Présidente du MEDEF-NC en visio depuis Paris dans ce reportage :