Crise en Nouvelle-Calédonie : l’Isee estime qu'au moins 11 600 salariés du privé ont perdu leur travail depuis le 31 mars 2024
À ce stade, les estimations portent à 11 600 le nombre de salariés calédoniens qui ont perdu leur travail entre le 31 mars et le 31 décembre 2024. Rien que dans le privé, sans compter le public et l’auto-emploi. Selon l’Institut de la statistique et des études économiques, la Calédonie compte 1 633 sociétés et patentés de moins.
Crise en Nouvelle-Calédonie : l’Isee estime qu'au moins 11 600 salariés du privé ont perdu leur travail depuis le 31 mars 2024 Françoise Tromeur - Publié le 8 février 2025 à 17h13, mis à jour le 9 février 2025 à 07h24 :
Mois après mois, l’Isee poursuit son suivi de crise, et les dégâts se précisent.
Emplois détruits
D’après le dernier point de conjoncture, publié vendredi 7 février, ce serait 11 600 salariés du privé qui ont perdu leur travail entre le 31 mars et le 31 décembre 2024. La destruction d'emplois a commencé avant l'enchaînement violent de la mi-mai, et elle s'est bien sûr accentuée depuis.
Attention, il s'agit de données provisoires : "les résultats sont susceptibles d’être révisés à chaque nouvelle publication pour tenir compte des déclarations tardives ou d’éventuelles actualisations de la part des fournisseurs de données."
Concernant le secteur public et l'auto-emploi, "le dénombrement est en cours, et viendra s'ajouter à ce bilan déjà lourd, à l'occasion des prochaines publications".
Bénéficiaires du chômage
Parmi ces 11 600 salariés, 6 138 ont touché le chômage total en décembre (de droit commun, pour 4 639 d'entre eux, ou spécial émeutes, pour 1 499).
En décembre, toujours, le chômage partiel "émeutes" a été sollicité par 964 entreprises (contre 987 en novembre, 1 121 en octobre, 1 183 en septembre, 1 606 en août, 1 668 en juillet...) Soit un nombre de salariés indemnisables atteignant 13 485 personnes sur le dernier mois de l'année. Le moins haut depuis les violences.
L’incertitude qui pèse sur le financement des dispositifs du chômage partiel "exactions" (financé par une aide exceptionnelle de l’Etat) et du chômage total (financé par les cotisations des salariés de moins en moins nombreux) assombrit les perspectives de ce début d’année.
Entreprises perdues
Au second semestre, il y a eu deux fois plus de fermetures d'entreprises que de créations. Sur toute l'année 2024, elles ont été 3 565 à être inscrites au Ridet, le Répertoire d'identification des entreprises et des établissements. À l’inverse, 5 198 ont été radiées. Conclusion, il manque à la Calédonie 1 633 entreprises : 163 sociétés et 1 470 patentés.