L'Inter-syndicale et l'Inter-patronale ont signé après une journée de négociation, un accord cadre relatif aux modalités d'organisation des négociations collectives portant sur les salaires.

Celui-ci prévoit, d'une part la reprise des négociations de branche pour décompresser les grilles de salaires d'ici le 31 janvier 2023. D'autre part des travaux sur la compétitivité des entreprises doivent aboutir au plus tard le 30 juin 2023 pour donner la marge de manœuvre aux employeurs afin de répondre à la demande de revalorisation des salaires de l'Intersyndicale.

 

Dans les Media

Les traditionnelles négociations salariales de fin d’année risquent d’être compliquées, dans un contexte inflationniste fort. Les salariés demandent une revalorisation des salaires afin de suivre l’inflation, tandis que les patrons évoquent un coût des intrants devenu lourd, empêchant de répondre à une telle demande.

L’inflation forte constatée depuis le début de la crise sanitaire, suivie de la crise ukrainienne, a résulté en une augmentation du coût de la vie marquée en de nombreux points du globe, et la Nouvelle-Calédonie n’y fait pas exception, d’autant plus en raison de son insularité. Face à l’augmentation des coûts estimée à plus de 5 % selon l’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE), les syndicats demandent une revalorisation des salaires de l’ordre de 6 %.

En face, l’inter-patronale s’oppose évoquant les prix des matières premières en forte hausse, au même titre que le prix de l’énergie, dans un contexte de recul d’activité. Steeve Teriitehau, Secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires, était au micro de nos confrères de CALEDONIA :

« Ces négociations aboutissent sur du 0,1 ou 0,2 %, c’est indécent selon nous. On sent surtout une volonté du patronat de ne pas discuter et de se servir du prétexte de l’inflation importée pour refuser ces négociations réelles ». « Il faut savoir avancer, on a assez attendu », appuie de son côté Jean-Pierre Kabar, Président du syndicat de la COGETRA, alors qu’une grande manifestation est d’ores et déjà annoncé pour la semaine prochaine.

Si une conférence sur les salaires doit être organisée par le gouvernement, les 29 et 30 décembre 2022, l’inter-patronale explique souhaiter vouloir œuvrer pour les plus bas salaires, mais exprime une forte inquiétude quant à la situation économique du territoire, dont le PIB est en recul de 5,9 % depuis 2018, avec un volume d’affaire en baisse, ainsi que les grandes réformes en attente qui pourraient peser sur les entreprises.

Xavier Benoist, Président de la Fédération des industries (FINC), au micro de CALEDONIA :

« On a toujours annoncé qu’au niveau des branches, on travaillerait sur la décompression des branches, et pas de soucis, on recommencera dès la semaine prochaine les négociations de branche (…) il y a de grosses incertitudes, la première ce sont les prélèvements obligatoires, on parle de 31 milliards FCFP (258,7 millions d’euros) de prélèvements obligatoires en plus sur l’échéance fin 2023. On a des grandes incertitudes sur la réforme du Ruamm qu’on envisagerait aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie. Donc, effectivement, c’est ce qu’on veut poser, pour éviter de mettre à mal l’économie calédonienne ».

Dans son communiqué, l’inter-patronale affirme que les entreprises « ne peuvent pas répondre seules à la problématique de perte de pouvoir d’achat, au risque d’un renchérissement de l’inflation et de l’instauration d’un cercle vicieux hausse des charges / hausse des prix », et appuient la nécessité de poser les échanges avec le gouvernement, à l’occasion de la conférence sur les salaires.

Damien Chaillot.

 

En grève, les syndicats se font entendre et signent un accord avec le patronat | Les Nouvelles Calédoniennes (lnc.nc)

  • JT la 1ère 16/12/2022 Les syndicats et les patrons s'entendent

Revalorisation des salaires : signature d'un protocole d'accord entre les syndicats et le patronat - Nouvelle-Calédonie la 1ère (francetvinfo.fr)

Revalorisation des salaires : entente des syndicats et du patronat - Nouvelle-Calédonie la 1ère (francetvinfo.fr)

 

Après une journée de manifestations dans les rues, syndicats et patronat ont signé un protocole d’accord, pour augmenter les salaires du privé. Les échelons tassés, autrement dit ceux quasiment équivalents au SMG depuis sa dernière revalorisation, bénéficieront de 4,17% d’augmentation. Le patronat est également d’accord pour une hausse des salaires de 6% mais il réclame des contreparties. D’autres négociations devront donc avoir lieu l’année prochaine, branche par branche.

La manifestation de l’intersyndicale pour les salaires a quitté ce matin la baie de la Moselle, direction le Medef, où des négociation marathon ont eu lieu entre les syndicats et l’interpatronale. Après 6h de discussions, un accord cadre a pu être signé, sur la base d’une hausse de 4,17% en moyenne sur les bas salaires dès le mois de janvier prochain. La COGETRA est le seul syndicat à ne pas avoir signé.

 

 

Plusieurs milliers de manifestants ont participé vendredi à Nouméa à une marche en direction du siège du Mouvement des entreprises (Medef), alors qu'une intersyndicale y concluait un accord avec le patronat sur une revalorisation des bas salaire du secteur privé.

Selon les forces de police, 1.500 manifestants s'étaient mobilisées, 5.000 selon les organisateurs. 

Au siège du Medef à Nouméa, les syndicats ont obtenu une hausse de 4,17 % pour les bas salaires compris entre le salaire minimum garanti (SMG) (1.359 euros) et 200.000 francs (environ 1.700 euros), dans les semaines à venir.

Cet accord intervient dans un contexte de forte hausse des prix et du salaire minimum garanti (SMG), revalorisé en septembre dernier. 

"Le SMG a augmenté de 4,2 %. Ces fortes augmentations ont contribué à tasser le bas des grilles salariales", a indiqué à l'AFP le directeur de l’Institut de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie (ISEE), Olivier Fagnot. "On constate que les ouvriers ont subi une dégradation de leur pouvoir d’achat depuis 2016 et un salarié sur quatre perçoit un bas salaire", a-t-il ajouté. 

Face à l’échec des négociations annuelles obligatoires, un appel à la grève générale le 16 décembre avait été lancé par l’intersyndicale regroupant six des principaux syndicats de Nouvelle-Calédonie (USOENC, CTSNC, USTKE, COGETRA, FO, Fédération des fonctionnaires), à l’exception de l’UT CFE-CGC.

Pour atteindre les 6 % initialement revendiqués, les partenaires sociaux se sont entendus afin de porter d’une même voix un projet de réforme des cotisations sociales devant les institutions et travailler sur la compétitivité des entreprises.

Le gouvernement organisera une conférence sur les salaires, les 29 et 30 décembre en Nouvelle-Calédonie, dont l’un des objectifs est de contribuer à une réforme fiscale d’ampleur, répondant à la crise des finances publiques du territoire.

Mobilisation aujourd'hui en centre ville de Nouméa. L'intersyndicale revendique 5.000 manifestants, ils sont 1.700 selon la police. Une délégation du cortège a été reçue au siège du Medef par l'inter patronale. Pour redonner du pouvoir d'achat aux calédoniens, les syndicats demandent une revalorisation des salaires de 6%. L'inter patronale estime que cette hausse des rémunérations est impossible compte tenu des difficultés économiques que rencontrent les entreprises en raison de l'inflation importée. Une convention sur les salaires sera organisée les 29 et 30 décembre sous l'égide du gouvernement.

La revalorisation des salaires demandée par une intersyndicale mobilise les adhérents et la population en général en Nouvelle-Calédonie. Elle est visible dans le centre ville de Nouméa et au rond point de la province Nord. Les syndicats montrent ainsi leur mécontentement face au patronat qui refuse d'abonder dans leur sens.

1500 personnes selon la police, 5000 selon les syndicats. L’appel à la mobilisation est semble-t-il largement suivi sur la baie de la Moselle dans le centre ville de Nouméa et au rond point de la province Nord. L’Usoenc, l'Ustke la Cstc-Force ouvrière, la Cstnc, la Cogetra et la Fédération des fonctionnaires avaient déposé un préavis de grève. Ils réclamaient une hausse de 6 % pour les salaires du privé. Dans leur lettre, les syndicats justifiaient leur demande par "l’inflation galopante que connaît la Nouvelle-Calédonie" : 5,1 % sur l’année et 10 % pour ce qui est de l’alimentation. Si le préavis ne concerne que les salaires du privé, c’est parce que le secteur rémunère moins bien que le public en Nouvelle-Calédonie, déclarent les syndicats. Syndicats largement soutenus par leurs adhérents et la population en général.

Une délégation a été reçue ce midi par le Medef.

Le patronat, qui ne conteste pas la diminution du pouvoir d'achat, rappelait il y a quelques jours que les minimas, SMG et SMAG, ont été augmentés de 4,7% depuis le début de l'année et qu'une hausse des salaires ne pouvait passer que par une réforme fiscale. Dans le nord aussi en tout cas, le mouvement est suivi. Une cinquantaine de personnes sont réunies depuis le matin au rond-point de la province à Koné. L’intersyndicale veut montrer que les familles du nord aussi ont du mal à boucler les fins de mois.

La mobilisation se poursuit. 

Vendredi 16 décembre, le secteur privé de la Nouvelle-Calédonie est appelé à la grève pour réclamer une revalorisation des salaires. Une intersyndicale demande une hausse de 6% pour faire face à l'inflation, mais les organisations patronales estiment cela impossible. Les syndicats ont donc décidé de lancer un bras de fer pour faire pression sur le patronat.

La flambée des prix en Calédonie affecte tous les salariés, selon les syndicats, qui ont constaté une inflation moyenne de 5,1%. Cette situation est encore plus préoccupante pour les personnes ayant des revenus plus faibles, en raison d'une inflation plus élevée sur les produits de base, atteignant jusqu'à 10% pour les produits alimentaires.

Le patronat ne conteste pas la diminution du pouvoir d'achat, mais rappelle que les minimats, SMG et SMAG, ont été augmentés de 4,7% depuis le début de l'année. Les organisations patronales renvoient également la demande des syndicats à la conférence sur les salaires prévue les 29 et 30 décembre prochains.

Selon le Medef, la hausse des salaires ne peut passer que par une réforme fiscale, avec le financement du RUAMM par l'impôt plutôt que par les charges sociales. Cela permettrait d'augmenter les salaires sans que les employeurs aient à débourser de l'argent.

Les syndicats estiment que les patrons jouent la montre et qu'aucune concertation n'a eu lieu depuis que le préavis a été déposé le 5 décembre.

 

  • RRB Bertrand COURTE Vice-Président du MEDEF-NC invité du matin

Les chiffres des salaires publiés par l'ISEE NC seront scrutés à la loupe par les partenaires sociaux, alors que vendredi une intersyndicale lance une journée de grève dans le privé, pour demander des revalorisations salariales.
Une conférence sur les salaires est prévue à la fin du mois. Peut-on, doit-on augmenter les salaires ? Quelle est la position des employeurs ? Quelle est leur marge de manoeuvre ? On en parle avec Bertrand Courte, le vice-président du Medef NC.

 

 

Bertrand Courte, vice-président du Medef, était ce matin l'invité d'RRB pour évoquer les revalorisations salariales qui font l'objet de discussions entre employeurs et partenaires sociaux. Il cite les propositions de réforme fiscale portées par NC ECO pour augmenter le pouvoir d'achat.

  • |LNC 10/12/2022| Pour l'inter-patronale, augmenter les salaires, c'est revoir la fiscalité

SOCIAL. Les représentants des organisations patronales étaient réunis vendredi pour réagir à l'appel à la grève des syndicats de salariés. Si des hausses de salaire sont envisageables, il va falloir revoir tout  le système fiscal. Autant ne pas faire durer le suspense, les patrons du Medef de la CPME et de l'U2P n'envisagent pas une seconde d'augmenter les salaires de 6 % dans le privé au travers de négociations de branches. Ils ne comprennent d'ailleurs pas l'appel à la mobilisation générale de l'intersyndicale et encore moins leurs déclarations décrivant une absence de dialogue ou le fait qu'ils «avaient claqué la porte ».

 

«Nous n'avons aucun souci à reprendre les négociations de branches, assure Xavier Benoist, président de la Finc. Mais il faudra bien être conscient que cela ne va pas donner grand-chose. Le problème calédonien du pouvoir d'achat ne pourra pas être réglé par ces négociations. »

 

POUR REVALORISER DE 6 %, IL FAUT FAIRE AUTREMENT » 

Bertrand Courte, vice-président du Medef précise que les négociations de branches permettront seulement de «travailler sur le "détassement" du départ des grilles [les petits salaires, NDLR] puisque le  SMG a augmenté cette année de 4, 7 %. Mais à part ça, on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas. »

L'interpatronale, réunie vendredi matin, a souligné qu'en matière de hausse du pouvoir d'achat, ils étaient les seuls à avoir proposé un projet de réforme fiscale. Les patrons ont listé les difficultés auxquelles ils sont confrontés : inflation sur les intrants qui touche également de plein fouet les entreprises : les coûts de revient augmentent plus vite que le prix des produits ; explosion du coût de l'énergie, notamment de l'électricité ; une activité qui se contracte : le PIB est en recul de 5,9% depuis 2018, le volume d'affaires des entreprises calédoniennes ne cesse de se réduire ; les  prélèvements obligatoires s'alourdissent...

 

Plus de 31 milliards déjà votés ou à venir.

« Les entreprises ne peuvent donc pas répondre seules à la problématique de perte de pouvoir d'achat, au risque d'un renchérissement de l'inflation et de l'instauration d'un cercle vicieux hausse des charges-hausse des prix », expliquent-ils. L'intérêt de la Conférence sur les salaires serait de réflécllir «collectivement sur ces problématiques ». Elle devrait se tenir les 29 et 30 décembre.

'' Il va falloir mettre sur la table les solutions envisageables pour revaloriser les salaires, poursuit Xavier Benoist. L'interpatronale a fait une proposition avec sa réforme fiscale. Pour l'instant, il n'y en a pas d'autre. On invite donc tout le monde à présenter ses propositions. Mais si on veut revaloriser de 6 %, il faudra faire quelque chose au niveau du territoire. » 

La Conférence sur les salaires serait également l'occasion de faire part de l'inquiétude des chefs d'entreprise sur des réformes en cours. Le projet de réforme de financement du Ruarnm est cla!rement ciblé. « C'est un point dont on veut discuter avec tout le monde. Les entreprises ne s'engageront pas sur des revalorisations salariales si on ne lève pas ces incertitudes. »

« Nous souhaitons tous améliorer le rendement du Ruamm, explique JeanLouis Laval, président de l'U2P. Cependant, nous pensons que ce projet de réforme est subi quasiment entièrement par les travailleurs indépendants et, pour une grande majorité d'entre eux, cela correspond à plus du doublement des cotisations. On passe de 5 % à 13,5 %. Leur pouvoir d'achat va s'iffondrer. Beaucoup d'entreprises vont fermer.»

 

Récit des négociations

"Certains propos et affirmations que l'on a entendus de la part de l'intersyndicale nous surprennent, regrette Bertrand Courte, vice-président du Medef. Dès le mois de mai 2022, nous avons, avec les syndicats, demandé ou gouvernement la tenue d'une conférence sur les solaires. Nous n'avons pas vraiment eu de réponse puis sont arrivées les négociations habituelles de bronches. Entre le 14 et le 16 novembre se sont tenues les négociations des branches commerces, BTP, puis Mines et carrière." C'est à ce moment-là que les syndicats de salariés ont tenu un discours unique : 6 % de revalorisation de tous les salaires. "Mais vous vous doutez bien que les entreprises calédoniennes ne peuvent pas se le permettre. Personne n'en a les moyens." Le 23 novembre, l'interpatronale aurait proposé aux syndicats de salariés de relancer le gouvernement pour qu'il organise la Conférence sur les salaires et, en attendant, de suspendre les négociations "Nous étions dons une impasse, cela n'allait aboutir à rien. Ils  étaient d'accord pour la suspension temporaire. Il n'y a pas eu de claquage de porte. Ce n'est pas vrai." La semaine dernière, une réunion préparatoire, en présence de Christopher Gygès et Thierry Santa, a même eu lieu vendredi 2 décembre. Le lundi 5 décembre, pourtant, le préavis de grève tombait.

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