Communiqué des représentants NC ECO du 23/04/2025 : Avenir de la Nouvelle-Calédonie : quand l’ambiguïté s’ajoute à l’absence de perspectives

Dans le cadre des orientations présentées par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à l’issue des réunions organisées en présence des représentants de l’Etat, NC ECO avait été sollicité pour apporter sa contribution et son regard sur le document « Avenir de la Nouvelle-Calédonie ». Cette sollicitation intervenait dans la perspective du dernier déplacement du ministre des Outre-mer, Manuel Valls et n’a depuis fait l’objet d’aucun retour.
Depuis, les représentants du monde économique, à l’instar de nombreux Calédoniens, ont pu prendre connaissance du projet d’accord de l’Etat et des élus calédoniens. Bien qu’il s’agisse en l’état d’un document de travail, les représentants du monde économique ne peuvent rester impassibles face au contenu de ce dernier, qui, au-delà de présenter un certain nombre d’ambiguïtés, renforce les inquiétudes.
Pour répondre à un fort besoin de transparence exprimé par les Calédoniens et parce que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie est l’affaire de tous, les représentants d’NC ECO ont souhaité partager leur avis pour sensibiliser les élus locaux et nationaux de l’absolue nécessité d’intégrer au futur projet institutionnel une approche économique, indissociable de la future architecture institutionnelle du territoire et condition aussi bien de relance que de confiance.
Si le document présenté « Avenir de la Nouvelle-Calédonie » souligne la nécessité d’une stabilité institutionnelle comme condition essentielle à la relance économique, il ne mentionne à aucun moment la question du développement économique ni même ne présente, à l’instar du projet, des mesures concrètes pour favoriser la croissance. Un constat qui surprend énormément tant le monde économique s’est montré force de proposition et rappelé à bien des égards la condition de soutenabilité économique de la future organisation des institutions. Il ne s’agit pas d’une modalité, ni d’une option mais belle et bien d’une condition à la survie économique du territoire.
En effet, les institutions et l’exercice des compétences qui y sont associées doivent être pensées comme un socle économique et social, nécessitant ainsi que leurs coûts soient soutenables dans tous les scénarios envisagés.
Or, l’architecture institutionnelle envisagée dans le document de projet présage une hausse éventuelle des dépenses publiques et une absence de simplification administrative. En témoignent par exemple les nouvelles compétences qui seraient exercées par les provinces et l’augmentation du nombre d’élus du Congrès.
Alors que la Nouvelle-Calédonie souffre depuis des années d’un millefeuille administratif trop conséquent, comment engager des économies de dépenses et simplifier les procédures administratives si les provinces venaient à exercer leur propre compétence fiscale ? En quoi cela pourrait-il favoriser l’attractivité du territoire et attirer de nouveaux investisseurs ? Comment éviter un dumping fiscal entre Provinces et la complexité inévitable associée à un tel dispositif, alors que le monde économique réclame une fiscalité simple, lisible et efficiente. 
En réalité, certains dispositifs évoqués succinctement dans le document ne viendraient que renforcer l’insoutenabilité du système administratif actuel, quand d’autres, comme le maintien de la collégialité, interrogent sur l’efficience institutionnelle. Une transparence absolue est attendue sur cette question : comment seront financées demain nos institutions et les compétences exercées par la Nouvelle-Calédonie et ses collectivités ? Par ailleurs, comment assurer aux acteurs privés que les contraintes et réalités économiques seront prises en compte dans le futur modèle de financement institutionnel ?
A cela s’ajoute une absence globale de calendrier qui n’offre aucune visibilité dans un contexte de crise sans précédent, où des centaines d’entreprises vivent sous la menace quotidienne d’une liquidation imminente et où une majorité d’entrepreneurs n’envisage pas de reconstruire leur entreprise détruite lors des émeutes du mois de mai. La durée des engagements sera-t-elle suffisante pour reconstruire la Nouvelle-Calédonie et ainsi permettre de nouveaux investissements ?
Les acteurs économiques ne peuvent plus se contenter de politesses, de fausses promesses ou d’approximations. En réalité, ils attendent une démonstration, capable de leur offrir des garanties et de lever toutes les ambiguïtés actuelles. L’avenir de la Nouvelle-Calédonie dépend de ceux qui font son économie. En d’autres termes, la société civile. Il serait temps d’en prendre conscience et de considérer ces derniers comme des partenaires de confiance, dont l’unique ambition est de RECONSTRUIRE.

MEDEF NC